Réponse à Xavior

Xavior était bien loin d'avoir ma personnalité. C'était un démon d'action là où je préférais rester dans les coulisses à observer et à tirer quelques ficelles. Au delà de la hiérarchie, beaucoup de choses nous séparaient. Aucune chance que je m'amuse avec un démon qui s'imposait dès le début comme le cador de la pièce : Xavior ne semblait pas se résoudre à l'envisager non plus. Détends-toi mon coco, pensais-je, je ne suis pas venu te voler ton trône... mais le business est le business et j'ai besoin d'une fille ! Certes des filles, il y en avait partout mais j'aimais mettre à contribution le cercle démoniaque, histoire que tout ça reste en famille... et puis pour ce que je cherchais, le traffic humain de Xavior était qualitatif.

_ C'est une belle gueule, plaisantais-je en réagissant à son pic mais je ne ferai pas l'erreur de tomber amoureux d'un type aussi fourbe. Il me regarde avec extase et pourtant, il cherche déjà comment me duper. Expliquais-je. C'était ma nature, ma mission, mon jeu. Tout comme je savais qu'il n'était pas bon tenter de duper un démon, je savais aussi que Xavior n'avait rien à faire de ce que je pouvais penser ou non de ses manières. C'est pourquoi je ne marquais aucune désapprobation. En d'autres circonstances, je l'aurai peut-être trouvé un brin suffisant mais je n'avais pas de temps à perdre avec son orgueil et ses airs de mâle alpha. J'observais ce qu'il m'avait apporté, tout en réagissant une nouvelle fois à ces flatteries creuses.

_ J'aurai donc ta sympathie grâce à une coupe de champagne et du raisin ? Qu'aurais-je eu de plus si j'y avais vraiment mis les formes ? plaisantais-je un brin irrévérencieux en tournant autour des femmes. D'office, j'en éliminais deux. L'une était trop grande et l'autre trop parfaite. Je resta un instant à oeiller la blonde. J'avais du flair et j'imaginais très bien cette belle plante au bras de mon client. J'en imaginais déjà les pages de magazine à scandale. Il faudrait d'ailleurs que je contacte ma team de paparazzi afin d'en provoquer un petit.

Je relevais ses cheveux, visualisant une coiffure plus sophistiqué. Un rose bonbon sur les lèvres, un fard léger sur les paupières, un oeil de chat au khôl... une tenue sage et légère d'un ton pastel mais pas trop longue... Le tableau prenait forme.

_ Je la prends elle. Je désignais la jeune blonde devant moi. Les autres étaient succulentes mais elles n'auraient pas été aussi adaptées que cette dernière. Quel est ton prix ? Mais pas de regrets mesdemoiselles, vous êtes un ravissement pour les yeux et les sens et vous ferez certainement carrière. Me moquais-je, sans en avoir l'air, d'un sourire radieux. Il n'y a pas de sous métier comme les humains le disaient hypocritement mais celles-ci allaient plus souvent se trouver sous que sur.